Qu’est-ce que la dyspraxie ?
La dyspraxie est un trouble neurologique qui affecte la coordination motrice et la planification des mouvements volontaires.
Les personnes atteintes de dyspraxie ont souvent des difficultés à exécuter des gestes qui impliquent une coordination fine et des mouvements précis. Le meilleur exemple reste celui d’apprendre à faire ses lacets.
La dyspraxie peut également affecter la capacité à organiser et à planifier des tâches complexes, ainsi que la capacité à se souvenir des séquences d’actions.
Comment on le diagnostique ?
Quels sont les symptômes de la dyspraxie ?
Les symptômes de la dyspraxie peuvent varier de façon importante d’une personne à l’autre.
Certaines personnes peuvent avoir des difficultés à tenir un stylo ou à nouer leurs lacets de chaussures ; tandis que d’autres peuvent avoir des difficultés à sauter, courir ou à coordonner leurs mouvements en général.
Les personnes atteintes de dyspraxie peuvent également avoir des difficultés à comprendre les consignes, à se concentrer sur une tâche donnée ou à mémoriser des informations importantes.
De nos jours, la dyspraxie est souvent diagnostiquée chez les enfants. Mais longtemps méconnue, il est possible de diagnostiquer cette pathologie qu’à l’âge adulte.
On avait tendance à dire « C’est un enfant maladroit, un peu gauche, il n’est pas très habile… »
Quelles sont les causes de la dyspraxie ?
La dyspraxie n’est pas une maladie héréditaire.
Les spécialistes ont remarqué qu’un fort pourcentage des enfants dyspraxiques sont des prématurés, mais ce n’est pas toujours le cas.
Quels sont les moyens mis en place pour lutter contre la dyspraxie ?
Il n’existe pas de traitement pour la dyspraxie, mais il existe des solutions pour aider les personnes atteintes de ce trouble à mieux gérer leurs symptômes.
Comme pour les autres pathologies Dys (Dyslexie, Dyscalculie, Dysorthographie…), les enfants atteints de dyspraxie peuvent avoir des difficultés à s’adapter à l’école et peuvent avoir besoin de soutien supplémentaire pour réussir.
Comme la mise en place de séances de psychomotricité, pour apprendre au corps les positions attendues, et obtenir de nouveaux réflexes.
On peut également adapter son environnement avec l’aide d’ergothérapie et d’outils adaptés comme des embouts sur les crayons pour faciliter la préhension, des interlignages plus espacés sur les cahiers de cours, la mise en place d’un soutien par le biais d’un AVS – Auxiliaire de vie scolaire.
Quelle incidence sur la vie quotidienne ?
La vie d’un enfant dyspraxique peut être difficile, car il peut avoir des difficultés à se faire des amis et à réussir à l’école.
Les enfants sont parfois moqueurs entre eux à cet âge…
Notre fils, porteur de plusieurs pathologies, a des difficultés à la préhension et la vision en 3 dimensions et en mouvement, ce qui rend tout jeu de ballon plus complexe.
Il rencontre des difficultés lors des séances de sport, et la formation des équipes de sport-co est souvent un mauvais moment pour lui, car personne ne veut l’intégrer dans son équipe.
L’autonomie est moins évidente, l’apprentissage du vélo et des lacets en sont un bon exemple.
Appréhender une succession d’actions à réaliser en quelques secondes est complexe.
Souvenez-vous de vos premiers tours en vélo : Regarder devant, poser le pied sur la pédale, pousser, tenir le guidon droit, garder l’équilibre, appréhender les creux, les bosses et éventuels obstacles sur le chemin, continuer de pédaler à un rythme régulier pour conserver son équilibre, lâcher le guidon et tendre le bras pour indiquer un changement de direction…
C’est épuisant !
Et quand votre mémoire gestuelle vous fait défaut comme c’est le cas pour la dyspraxie, c’est un effort de tous les instants pour toutes vos actions !
Les adultes atteints de dyspraxie, selon la sévérité de leur pathologie, peuvent avoir des difficultés à trouver un emploi et peuvent avoir besoin d’aménagements spéciaux pour travailler efficacement.
Les pathologies sont maintenant reconnues et certains examens sont aménagés en conséquence, comme le permis de conduire par exemple.
Focaliser son attention
Quand il faut réfléchir à chaque action pour la décomposer, il est capital de focaliser son attention.
Sinon on court le risque de partir dans mille et une directions !
Pour Arthur, on avait la technique du caillou, qu’il gardait précieusement dans sa poche pour s’occuper, pour se donner une contenance et se recentrer.
Mais attention choisir un caillou, c’est tout un art !
Il faut qu’il soit lisse et rugueux à la fois, doux et brut, rond et anguleux…
L’ergothérapeute valide et préconise son usage même en classe pour aider cette petite tête bien trop pleine à se canaliser.
Céramiste, j’ai donc développé avec sa psychomotricienne des worry stones, ces petits galets doudou, qui apaisent, qui aident à la concentration en se focalisant sur les gestes.
On passe le pouce sur la surface de la pierre, on se concentre sur ses gestes le temps d’un instant et on ré-aligne ses pensées.
Quel impact pour la vie future ?
Notre fils a été diagnostiqué en CE2.
Nous sommes confiants pour l’avenir car il n’est que légèrement atteint par cette pathologie et nous avons pu mettre en place un suivi para-médical, pour lui permettre de mieux vivre sa dyspraxie.
Il est maintenant plus facile d’appréhender le quotidien en ayant connaissance de « obstacles » potentiels.
De la difficulté du diagnostic chez les enfants HPI
Pourquoi un diagnostic en CE2 seulement, alors que la dyspraxie était présente depuis sa naissance ?
Pour plusieurs raisons,
- tout d’abord Arthur est porteur d’une autre pathologie, le syndrome de Stilling Duane (évoqué précédemment, dans un article dédié), qui affecte le champ de vision, la mobilité oculaire et la vision en relief.
Ce syndrome est un peu l’arbre qui cachait la forêt, on lui mettait sur le dos la plupart des troubles que rencontrait Arthur, car les symptômes peuvent se confondre.
- par ailleurs, notre fils a un profil HPI, ce qui implique qu’il ne rencontrait pas de problème sur le front intellectuel et a inconsciemment développé au fil des ans des supercheries pour pallier à ses limitations physiques.
Si vous pensez que vos enfants rencontrent des difficultés liées à des troubles DYS, n’hésitez pas à en parler à votre médecin, aux enseignants, à demander un bilan chez une orthophoniste et/ou Psychomotricienne, quitte à être un peu insistants, cela éclaircira toute zone de doute.